Le marché de la résidence senior ne représente que 1,3% du parc des résidences « non médicalisées » en France. La forte diversité entre les concepts d’hébergement pour personnes âgées autonomes explique en partie ce chiffre. Mais il faut aussi souligner que la France a pris du retard sur ce segment d’hébergement. La couverture en résidences senior en France est largement inférieure à d’autres pays comparables comme par exemple le Royaume-Unis (4%).
Le développement des résidences senior est aujourd’hui en phase d’accélération avec une projection à horizon 2020 de 900 résidences (contre 400 résidences en 2014).
Faut-il croire à l'investissement en résidence senior ?
Une réponse à notre démographie et à l’évolution des capacités physiques de nos aînés
Les résidences seniors s’adressent aujourd’hui aux personnes âgées « en capacité d’accomplir seules les gestes du quotidien aidées ou non par des techniques ou aménagements du logement ». Les personnes âgées de 75 et plus sont donc clairement les principales intéressées par ce type de logement.
La France est aujourd’hui l’un des pays au monde où l’on vit le plus longtemps. A l’âge d’entrer dans une résidence senior (environ 75 ans), les hommes ont une espérance de vie de 11 ans (contre 14 ans pour une femme). Cette tranche d’âge des 75 ans et plus connaît par ailleurs une augmentation très importante liée à l’effet « baby-boomer ». Les 75 ans et plus représentent aujourd’hui près de 6 millions de personnes avec un pic prévu pour 2035.
Cette augmentation de l’espérance de vie s’accompagne d’une amélioration des capacités physiques des personnes âgées. Autrement dit, les 75 ans et plus seront de plus en plus nombreux et en bonne forme ! Face à ce constat et en prévision d’une situation à venir « tendue », un rapport de Luc Broussy daté de 2013 avait d’ailleurs insisté sur la priorité « d’augmenter les stocks de logements seniors pour les personnes âgées autonomes ».
Une réponse adaptée aux nouvelles envies des seniors
Les personnes âgées savent aujourd’hui qu’elles peuvent vieillir « autrement » et que le logement fait partie intégrante du « bien vieillir ». Les études ont par exemple permis de démontrer que la solitude était un accélérateur de la perte d’autonomie. Les risques liés à un maintien au domicile sont donc désormais bien connus pour les personnes vivant seules ou sans entourage. Mais il serait erroné d’imaginer que l’intégration en résidence senior est un choix par défaut. Le désir de vivre autrement sa vieillesse grâce à des services intégrés (restaurant, loisirs, activités, sécurité), grâce à une vie sociale maintenue ou retrouvée et pouvoir profiter de sa liberté sont des facteurs déterminants pour les seniors. Les résidences seniors sont aujourd’hui composées de logements totalement indépendants organisés autour d’espaces collectifs. Le sentiment du "chez-soi" cher aux seniors français est donc préservé grâce à l’aménagement et à l'agencement de ces résidences seniors.
Une adaptation des logements privés coûteuse et compliquée
C’était la solution en apparence la plus simple avant d’envisager la possibilité d’intégrer une résidence senior avec services. Toutefois et dans les faits, il s'avère que les freins entourant sa mise en œuvre sont nombreux et importants. L’ANAH (Agence Nationale de l’Habitat) a ainsi déterminé que près de 2 millions de logements auraient besoin d’un aménagement adapté en France. Le coût de cette adaptation peut varier de 1 500 euros à près de 40 000 euros (en moyenne 12 000 euros). Or, les capacités financières des seniors sont pour partie limitées (comme les conditions d’emprunt aux seniors par exemple) et les aides de l’état sont pour le moment concentrées sur les résidences traitant la dépendance comme c'est le cas par exemple des EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). A noter que les solutions financières pour aider au financement de l’adaptation des logements privés évoluent favorablement mais qu’elles demeurent pour le moment assez limitées (dispositifs d’aide, micro-crédit, avance sur travaux etc…). A la question du coût financier, il faut aussi ajouter l’impossibilité technique d'adapter certains logements (installation ascenseur, plain pied...).
Dans ce contexte, on peut dire que le marché de la résidence senior est probablement celui qui va connaitre dans les années à venir le plus fort développement en France.
En résumé : une offre en hébergement senior limitée, un boom démographique (notamment du segment senior), un changement positif des mentalités (à l'égard de ce type de logement), une orientation nouvelle des politiques publiques (et deniers publics) vers la prévention de la perte d'autonomie. Tous les paramètres sont donc aujourd'hui réunis pour que l'investissement en résidence senior soit considéré comme une alternative sérieuse et pérenne.
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